samedi 9 avril 2011

L’art à quinze euros

Le musée des beaux-arts de Nancy accueillera l’exposition L’estampe, un art pour tous : des Suites Prisunic à Catherine Putman ce printemps. L’occasion de revenir sur l’histoire des époux Putman et des Suites Prisunic.

L’estampe, ou l’art à portée de main. Jacques Putman voyait dans l’estampe et la gravure l’opportunité de rendre l’art contemporain accessible à tous. Le collectionneur, également écrivain et éditeur, s’est associé aux magasins Prisunic en 1967. L’idée ? Vendre de la lithographie « pas chère » dans ces supermarchés. C’est le début des Suites Prisunic. « C’était la première fois que des œuvres signées par l’artiste étaient offertes au public dans ce genre de commerce. (…) Il fallait trouver des peintres qui aient une certaine côte sur le marché et dont on pouvait vendre des œuvres à des prix relativement peu élevés. » Au final, plus de 80 artistes, dont Pierre Alechinsky, Max Ernst et Bram van Velde, s’associeront au projet et vendront leurs estampes pour une centaine de francs. Jacques Putman poursuivra cette idée de l’art abordable durant six ans, avant de créer la S.D.O.P.M. (Société de Diffusion d’Œuvres Plastiques et Multiples), de se marier avec Catherine Béraud et de poursuivre avec elle ses activités d’édition. À sa mort, son épouse prolongera ce travail d’édition, si étroitement lié aux nécessités de la création. Et elle ouvrira, dans les années 2000, une galerie d’art dédiée à l’estampe. La boucle est bouclée. L’exposition proposée au mbaN rassemble quelques 150 œuvres. Elle est l’occasion de redéfinir les techniques de l’estampe et de répondre à la question : qu’est-ce qu’un éditeur aujourd’hui, dans ce domaine ?


Bram van Velde
Cyclope - 1973
lithographie - 59 x 44 cm -  300 épreuves (MP 86) – Suite Prisunic
imprimé par Pierre Badey, Paris - Editions Jacques Putman pour les Suites Prisunic  
© ADAGP, Paris 2011 – photo Alberto Ricci

L’ESTAMPE, UN ART POUR TOUS : DES SUITES PRISUNIC A CATHERINE PUTMAN 
exposition du 4 mars au 30 mai au mbaN, à Nancy

Texte Stéphanie Linsingh
A lire dans le magazine NOVO n°13

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