mercredi 18 mai 2011

Mogwai will never die

Pour leur dernier opus, les cinq garçons de Glasgow ont renoué avec le producteur de leur début, Paul Savage. Des retrouvailles entre vieux amis pour un nouveau souffle, plus accessible, mais toujours aussi intense... Rencontre avec Stuart Braithwaite, guitariste et leader de Mogwai.


Mogwai ne tient pas en place. Cinq mois à peine après la sortie de leur premier live Special Moves, le groupe écossais revient avec un nouvel album. Quand on lui pose la question de ces publications rapprochées, Stuart Braithwaite répond avec humilité que « sortir ce disque dans la foulée [leur] permet de rappeler aux gens [leur] existence ». Le titre, Hardcore Will Never Die But You Will, est une sorte de blague, des propos qu’un ami a un jour entendu lors d’une conversation houleuse. « Nous nous sommes dit que cela ferait un bon titre d’album, explique le guitariste en un sourire, c’est tout à fait en accord avec notre sens de l’humour ». Cette saugrenuité se retrouve d’ailleurs dans les titres des différents opus. Ils viennent de choses entendues, écrites, dites…

Ce qui change dans ce dernier disque, c’est le retour aux voix. Des voix au vocodeur qui donnent aux titres Mexican Grand Prix et George Square Thatcher Death Party une dimension plus accessible. À ceux qui regrettent cette approche plus pop, Stuart répond en riant : « Ils n’ont qu’à écouter nos anciens disques ». Parce qu’il se trouve dans la lignée de Tortoise et compose des morceaux essentiellement expérimentaux et musicaux, Mogwai est toujours décrit comme un groupe post-rock. Cela ne fait pas sens pour Stuart, qui répond de manière incisive : « Nous sommes un groupe de rock, comme Black Sabbath ou Joy Division ! »

Leurs premiers émois musicaux ? Des formations écossaises, dont Jesus And Mary Chains, Primal Scream, Teenage Fanclub et The Pastels. Mais des groupes comme Neu! et Kraftwerk font également partie de leur background musical. « Je pense que nous avons été obsédés par leurs disques pendant des années, il fallait bien que quelque chose en sorte ! » Ce quelque chose, c’est Mexican Grand Prix, une plage aux sonorités krautrock. Outre l’électricité, la pop et les guitares saturées, il y a aussi quelques bijoux de mélancolie sur ce Hardcore… Preuve supplémentaire en est la piste bonus, subtile et spacieuse. « Nous ne pensions pas que ce morceau, créé pour accompagner une installation artistique, sortirait un jour en tant que disque. Mais quand nous l’avons terminé, nous nous sommes dit que les gens aimeraient l’entendre ». Ils sont comme ça, les garçons de Mogwai : généreux. Et le succès leur importe peu. « Nous sommes déjà très heureux de notre popularité… si nous ne sommes pas largement diffusés à la radio, tant pis. » C’est d’ailleurs avec la même simplicité que Stuart raconte d’où sort le titre You’re Lionel Richie : « Je l’ai vu un jour à l’aéroport, j’avais la gueule de bois et je me suis exclamé face à lui : Vous êtes Lionel Richie ! C’était drôle… »

Dernier album : Hardcore Will Never Die, But You Will, Rock Action Records / PIAS

Texte & photo Stéphanie Linsingh
A lire dans le magazine NOVO n°14

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